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  • Karine MASSOT

Petite réflexion du soir

Lorsque j’ai ouvert les écuries en 2011, je n’avais absolument aucune idée du chemin incroyable qui se dessinait devant moi ! Je cherchais encore quelle cavalière j’étais et je me débattais alors inconsciemment contre les schémas que des années de compétition avaient bien rodés.

Je ne pouvais imaginer que j’allais entièrement me déconstruire pour trouver MA voie, je ne pouvais que rêver des millions de choses que j’ai découvertes, apprises, comprises au fil de mes rencontres. Et je ne pouvais envisager une autre façon de gérer mes chevaux et de construire ma relation avec eux.

Et pourtant 8 ans plus tard, j’arpente pas à pas ce chemin ; confiante, au rythme de mes rencontres et des chevaux qui m’accompagnent ! Aujourd’hui je suis fière de pouvoir dire que je gère des écuries fondamentalement différentes !

Ma gestion, du cadre de vie comme du travail des chevaux se base à la fois sur la multitude d’études scientifiques concernant les chevaux, sur tous les professionnels qui croisent mon chemin et ajoutent leur expérience à la mienne, notre capacité à être cheval centré mais également sur notre envie de nous mettre à hauteur de cœur et d’oreilles des chevaux. Nous leur donnons la possibilité de communiquer sans filtres ni faux semblant ! Même quand ce qu’ils ont à dire n’est pas agréable à entendre pour nous autres, humains sensibles et émotionnels…

Notre écurie vie réellement au rythme des chevaux, de leurs besoins et de leurs personnalités uniques. Mettant parfois, souvent même, nos cavalières en difficultés ! Être propriétaire dans notre écurie c’est accepter de bousculer toutes ses habitudes, de briser toutes ses vieilles croyances, de tout remettre en question, mais surtout d’accepter de laisser le cavalier au vestiaire pour se mettre 100% face à son cheval et à soi-même. Hébergement, nourriture, soins, travail, relation…. Toutes les croyances sont détruites puis reconstruites sur des bases saines et étayées !

Nous demandons souvent à nos chevaux d’être des “partenaires” Avez-vous d’abord accepté d’être le sien ? De raccrocher vos bottes et vos folles envies de compétitions ou d’un cheval comme dans les films … de le regarder dans les yeux et de lui dire - “Expliques moi qui tu es ? Pas celui que je voudrais que tu sois, mais qui es tu vraiment ? Quels sont tes besoins, tes envies ?" La réponse est très rarement celle que nous voudrions et nous renvoie trop souvent à cette horrible question pour nous même “Qui suis-je ? Quelles sont mes envies, besoins, possibilités ? A quel point suis-je prêts à lâcher prise ?”

C’est ce travail là que nos pensionnaires humaines acceptent de faire. Et c’est sur ce chemin là que nous les accompagnons avec bienveillance et assurance. C’est avec cette envie de leur transmettre cette montagne de connaissances, d’expériences et de sensations nouvelles que nous affinons nos aptitudes, notre pédagogie et notre patience !

Celles et ceux qui choisissent de faire ce travail trouvent chez nous un havre de paix pour eux comme pour leur compagnon qui n’a aucun équivalent dans le secteur. Mais parfois, le chemin est si ardu que certaines s’enferment dans leur schéma et baissent les bras. Ne soyez pas tristes, soyez fières du chemin que vous avez déjà parcouru à nos côtés et rappelez-vous que vous avez fait de votre mieux, à chaque instant. C’est aussi pour cette raison que je couve, souvent un peu trop, chacunes de celles qui traversent une nouvelle tempête sans se laisser submerger par leurs anciennes peurs et croyances.

Aujourd’hui je me rends bien compte que mes écuries, dans toute leur bienveillance, leur envie d’accompagner au mieux et dans toutes leurs imperfections aussi ne peuvent pas convenir à tous les cavaliers ! Vivre cette ouverture du coeur, de l’âme et de l’esprit peut être aussi intense et lumineuse, quand on y est préparé, que écrasante et inconfortable quand on ne l’est pas.

Je voudrais remercier chacune de mes petites cavalières, qui malgré les angoisses passagères, les croyances parfois (trop) bien ancrées et les incidents de parcours acceptent de nous faire suffisamment confiance pour travailler leur lâcher prise et faire face à la «Vague persévère» parfois douce et réconfortante mais parfois exigeante et houleuse. J’espère que mes écuries, mon équipe et moi-même continuerons d’évoluer sur cette voie, de s’améliorer, grandir… sous la confiance totale que vous nous accordez et dont nous essayons d’être digne à chaque instant.



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